Stéphanie Geraud et Luca Medda ont quitté leur restaurant un peu plus tôt que d'habitude, hier après-midi, à Toulouse. Tous les deux auraient pu prendre une demi RTT bien méritée et jouer avec leur chien dans la maison qu'ils occupent depuis deux ans à Pujaudran. Mais au lieu de ça, ils se sont rendus à la clinique vétérinaire de L'Isle-Jourdain pour caresser Ronny une dernière fois avant de laisser Emmanuel Broc délivrer leur labrador de ses tourments.
« Brice Godier, l'adjoint au maire, l'a conduit chez le vétérinaire vendredi après-midi, soupire Luca. Stéphanie et moi, on était au travail. On nous a dit que Ronny avait été trouvé gisant à 50 mètres à vol d'oiseau de l'école, avec une balle dans le corps. ça se serait passé entre midi et 15 heures. Des ouvriers ont entendu la détonation. Ce serait une balle tirée par une arme de poing, selon le vétérinaire. Vous vous rendez compte ! En plein jour, près de l'école... »
« Je suis indignée face à ce geste abominable et gratuit. J'espère que les gendarmes vont trouver le responsable. Je ne veux pas qu'un tel geste se reproduise », poursuit sa compagne.
« Mercredi, j'amène la balle aux gendarmes »
Tous les deux le savent, leur responsabilité est engagée dans ce sordide fait divers.
En effet, même si leur maison est grillagée, au bas du village, Ronny a trouvé le moyen de s'en échapper. Il a été aperçu en train de divaguer avec d'autres chiens, entre 11 et 12 heures. « Mais ce n'est pas une raison pour lui tirer dessus, reprend Luca. D'accord, on a tort. Même si on n'a pas fait exprès, le chien n'était pas chez lui. Mais on ne tire pas en plein cœur d'un village ! Surtout près d'une école. Quelqu'un aurait pu être blessé. Je ne dis pas... si ça avait été un accident de chasse. On aurait été triste. Mais ça peut arriver. On n'aurait rien dit. Là, en revanche... »
Stéphanie et Luca regardent leur chien, une dernière fois, dans la cage de la clinique vétérinaire. Ronny gémit, le regard triste. La balle a touché la 3e vertèbre cervicale et la moelle épinière vendredi. Depuis, il était entièrement paralysé. Les larmes coulent. Qu'importe... Stéphanie et Luca voulaient accompagner leur chien jusqu'à son dernier souffle.
Demain, Stéphanie amènera les quatre fragments de balle extraits par le vétérinaire à la brigade de gendarmerie de L'Isle-Jourdain. « C'est une preuve », dit-elle pleine d'espoir dans l'enquête. Deux pistes sont pour le moment privilégiées. Celle d'une personne dérangée par le regroupement de chiens, dans le village. Ou celle d'un propriétaire gêné de voir un mâle tourner autour de sa chienne en chaleur.
PUBLIÉ LE 11/01/2011 08:02
LA DEPECHE
Dernier câlin avec Ronny, un labrador que Stéphanie et Luca avaient depuis 7 ans./Photo DDM, Nathalie Saint-Affre....La dépeche